Randonue à Reychas

Le 03/06/2021
Dans Rando'Nues 2021
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Randonue du dimanche 30 mai 2021. Nous ne sommes que 3, Paul, Partick et moi, à nous trouver au rendez-vous à Montlaur, à 9h 30mn. Nous partons pour les Gorges des Gâts, route très pittoresques qui mène à Lus-la-Croix-Haute par le Col de Grimone. Nous garons notre voiture juste en face du chemin de Reychas, sur un petit emplacement où un autre véhicule est déjà stationné. Le temps de mettre nos chaussures de marche et de préparer notre sac à dos, il est maintenant 10 heures passées.

Nous entamons la montée régulière par le chemin qui mène au hameau, et sitôt éloignés de la route, nous adoptons notre tenue préférée. Nous apprécions cette douceur matinale et bavardons bon train, observant la route et le cour d'eau, qui à chaque épingle à cheveux s'enfonce plus profondément dans ce vallon étroit.

Une piste forestière part sur notre gauche et va rejoindre le Hameau de l'Église (Creyers) actuellement en ruines, mais qui comptait 70 habitants vers 1850. Nous ne prendrons pas cette piste qui nous contraindrait à un retour de 6 Km sur le bitume pour rejoindre notre voiture. Nous poursuivons donc vers notre objectif.

Plus haut, un sentier sur la gauche semble être un raccourci ; nous le suivons sur près de 200 mètres et arrivons sur une zone humide où l'eau se divise en plusieurs filets entre une végétation bouleversée par une coulée de terre. C'est la partie haute du Rio Sourd qui se transforme en un canyon profond en partie basse.
Nous revenons sur notre chemin et arrivons bientôt vers les prairies et le hameau de Reychas.

Un pan de mur qui reste dressé malgré le temps.

Une partie des maisons a été restaurée, probablement habitées par les bergers lors de l'estive. En hiver, l'accès ne serait possible qu'à pieds ou à raquettes à neige.

La petite église a été restaurée par le Père Denis, qui outre sa vocation, équipé d'un petit camion se donnait souvent à des travaux de restauration. Il était aussi un motard émérite.

Ces ruines, dans leur délabrement, sont toujours un moment de beauté étrange, d'émotions et de souvenirs d'une vie certe dure, mais d'un calme que nous avons oublié. Des temps où la vie n'était que le souffle du vent dans les arbres, rêveries et poésie, et aussi travail des champs. Des temps où les gens savaient vivre avec seulement ce qu'ils avaient autour d'eux. Aujourd'hui, machines hurlantes et numérique nous entrainent dans leur tourbillon et nous agressent de plus en plus.

Nous prendrons un moment pour la visite des lieux et quelques photos souvenir, avant de trouver un emplacement à l'abri du vent pour le casse-croûte.
L'herbe des prairies est encore haute, sauf à l'intérieur des clôture où les troupeaux sont déjà là.

Histoire de dépenser un peu d'énergie, et tout nu, laissant nos sacs à dos, puisque nous sommes seuls ici, nous poursuivrons jusqu'à la paroie rocheuse au-dessus du village. Que c'est agréable de pouvoirs sentir le vent caresser l'intégralité de notre peau, sous un soleil pas encore brûlant !
Qui ne se laisserait pas tenter par une telle plénitude ?

Après ces moments de bonheur que nous procurent ces espaces de montagne retirés où nous pouvons nous balader restant nus en toute tranquillité, il est temps de reprendre la descente.
Non loin, un troupeau est entrain de paitre et nous sommes accueillis par les patous qui aboient fortement.

Comme à l'aller, passé les barrières des bergers, il faudra bien les refermer derrière nous.

De retour à notre voiture, nous poursuivrons quelques centaines de mètres et marquerons un arrêt pour voir l'entrée du canyon du Rio-Sourd très encaissé entre les falaises de calcaire, où fraicheur et faible lumière qui y pénètre génèrent une atmosphère mystérieuse. Plus loin sur le retour, nous remarquerons la maison du Gros Louis, dans un renfoncement, adossée au rocher, puis une halte vers une jolie cascade qui en hiver devient une cascade de glasse.

Nous avons parcouru 9 à 10,5 Km selon les GPS, pour un dénivelé d'environ +/-450 mètres. Une belle balade revitalisante après ces longues périodes d'activités réduites par le confinement.

Texte de Bernard.
Photos de Paul.

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